Yo no soy bonita

La pièce solo Yo no soy bonita (Je ne suis pas jolie), qui se présente également sous forme de performance ou d'action, est une critique de la société patriarcale et des rôles imposés aux femmes dès leur naissance. À travers des récits autobiographiques, des passages de dénonciation exécutés presque à la manière d'un rap et des actions rituelles avec des objets et sur son corps, Liddell construit une œuvre aussi cruelle que poétique, « un acte de désobéissance » pour « mettre fin à la tyrannie de la honte, en utilisant la beauté ». Dans une esthétique gothique, qui inclut un cheval blanc vivant, cette performeuse exécute des actes brefs et intenses à travers lesquels elle tente d'exorciser la douleur et d'élaborer de manière poétique la violence sociale. Ce manifeste contre la violence sexiste passe par différents registres : des moments de pure présence où se déroulent des actions en temps réel qui se transforment ensuite en images symboliques puissantes, ainsi que des moments où le récit se poursuit à travers des images vidéo qui nous transportent dans un temps fabuleux. Yo no soy bonita est, en substance, une œuvre dans laquelle Liddell offre son corps comme matière et comme agent pour remettre en question et démystifier les rôles que les femmes doivent jouer dans une société violente.