De ce côté
Dido est au fond de son bar, de son exil, de son théâtre détruit. Il y débat sec, seul avec ses fantômes, de questions de légitimité, de place à laisser ou à prendre. De l'art de faire parler les malentendus, de remettre la balle au centre non sans oublier de jeter un œil de De ce côté… Le sien. Le temps se vrille dans ce théâtre-bar, les souvenirs restent saignants, les silhouettes ont la drôle de manie de parler avant de se présenter.
C’est une parole d’acteur. Un acteur habité par ses personnages qui lui demandent de remonter sur la scène afin de les accoucher et livrer la stricte vérité de son émoi. Une parole d’acteur exilé. Dido a quitté son pays en pleine représentation théâtrale suite à un attentat à la bombe. Personne n’avait réellement identifié les coupables. Néanmoins Dido fut cité comme ennemi public. Vu ses prises de parole contre le régime en place et du fait qu’il prônait un théâtre engagé, il n’eut pas d’autres choix que de partir, laissant les spectateurs à l’agonie et sa famille en détresse. Cette culpabilité le hante à jamais. Ses démons l’ont poursuivi dans son exil jusqu’à lui faire quitter la scène pendant que des activistes afro-africains ne cessent de le harceler au nom du communautarisme nègre des valeurs.