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Veiller sur le sommeil des villes
À la fin d’un été, Louis part faire un voyage en solitaire d’un mois dans un Pas-de-Calais désert et fantomatique. Il se met à écrire des pages et des pages. Cinq ans plus tard, ses feuillets de voyage sont publiés et il est invité à la radio pour un entretien mené par Mathilde, une étrange intervieweuse. Perdu, ou éperdu sous ce coup de projecteur, les temporalités se mêlent, passant de l’interview radio fantaisiste aux souvenirs oniriques d’un voyage déroutant, et bizarrement drôle.
Le voyage a vraiment lieu, en septembre 2020, dans le cadre des Croquis de voyage de l’Ecole du Nord à Lille, où Louis Albertosi était élève comédien. A l’origine, il s’agissait de reprendre le rôle de l’ange du film Les Ailes du désir de Wim Wenders interprété par Bruno Ganz. Comme lui, il voulait veiller sur les habitants des villes traversées. Son voyage, comme tous les voyages a pris un tour imprévu. Le covid a décidé qu’il veillerait sur l’absence des autres. Il se retrouve alors dans une solitude absolue : un ange paumé qui a besoin de toute l’aide du monde, lui qui voulait aider les autres.
À travers cette traversée absurde, comique et musicale, émerge progressivement un manifeste vibrant, une déclaration d’amour aux œuvres d’art et à leur nécessité. Car elles nous ouvrent à ce qui est plus grand que nous. Et c’est dans le quotidien le plus ordinaire — la ville, ses murs, ses silences — que surgit souvent l’émerveillement.