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Velvet
Fresque en quatre dimensions, velvet se regarde comme le déploiement poétique d’un univers plastique, l’exploration des zones intimes et secrètes de l’espace théâtral par la singulière créatrice associée au Quai CDN Nathalie Béasse.
Les pièces de Nathalie Béasse ne sont ni de la danse, ni du théâtre, elles sont tout à la fois. Poétiques et sensibles, drôles, mélancoliques et étranges. Après l’épure de ceux-qui-vont-contre-le-vent, c’est l’accumulation de matières – des drapés, des tissus délavés, du velours bien sûr - qui prime ici. Après l’acteur au centre, c’est la scénographie. Tout s’anime au plateau, comme par magie, comme si les éléments du décor voulaient nous raconter, que le théâtre lui-même parlait. Les bruits des objets et des accessoires deviennent une symphonie, qui se mêle bientôt à la musique et à la présence des interprètes, Étienne Fague, Clément Goupille et Aimée-Rose Rich. Nathalie Béasse invente un théâtre joueur, qui parle de l’humain et de sa complexité, de ses secrets et de ses dérives. Un théâtre à vivre plus qu’à comprendre, sensoriel, organique et pictural, qui donne à voir l’invisible et semble se créer sous nos yeux.