Comment retraverser une oeuvre chorégraphique sans la figer, l’exposer sans la transformer en pièce de musée ? Pour toute traversée, il faut un guide. Afin de donner à percevoir l’entremêlement des couches imaginaires qui circulent de pièce en pièce, la chorégraphe Mette Ingvarsten a invité l’une de ses interprètes de longue date, Manon Santkin, afin d’articuler avec elle le récit de ce qui fait oeuvre. S’appuyant sur dix pièces sur lesquelles elles ont collaboré, elles ont transformé un ensemble d’extraits en « actes d’imagination », donnant corps à des questions. Pendant vingt ans, l’oeuvre de Mette Ingvarsten a exploré les zones troubles de la nudité, de la sexualité et du plaisir, façonné des paysages mouvants, dansé les aléas de la matière. RUSH laisse infuser ces états contradictoires comme un concentré de mouvements et de paroles, dessinant en filigrane l’importance de l’interprète dans le processus chorégraphique : le corps de l’interprète comme un monde, capable de convoquer le passé des gestes pour les actualiser au présent.