Les liaisons dangereuses
Avec des interprètes de haute tenue, Arnaud Denis adapte admirablement le roman épistolaire de Choderlos de Laclos, au cœur d’un alliage unissant beauté et cruauté.
« Nous allons, si l’inspiration nous le permet, aborder ce roman comme un opéra verbal. » explique le metteur en scène Arnaud Denis. Pari réussi ! Saluée par la critique et le public, subtilement adaptée en citant çà et là le Marquis de Sade, Molière ou Racine, cette version en effet inspirée joue admirablement des contrastes entre la beauté de son écrin esthétique et l’ignoble cruauté qui lamine les êtres. Surtout les femmes, soumises au bon vouloir des hommes qui en disposent. Si Merteuil devient redoutable, c’est pour ne pas être victime… La pièce questionne de manière aigüe et vive la question du consentement, des rapports de domination, qui s’avère aujourd’hui encore empreinte de perversité.
Dans de chatoyants costumes d’époque, sous le fard délicat du maquillage, le monstrueux s’exprime avec une force peu commune, tout en préservant une élégance de chaque instant. Delphine Depardieu (Merteuil) et Valentin de Carbonnières (Valmont) incarnent à merveille le couple manipulateur.