- 7 vues
Le Malade imaginaire
« La dernière pièce de Molière commence dans les teintes d’une journée finissante. C’est une comédie crépusculaire teintée d’amertume et de mélancolie. »
C’est par ces mots que Claude Stratz, aujourd’hui disparu, dépeint Le Malade imaginaire qu’il met en scène en 2001, et qui, joué plus de 500 fois depuis, fait partie de ces spectacles intemporels visités par des générations de comédiennes et comédiens de la Troupe. La mise en scène épurée restitue la palette infinie de cette comédie-ballet.
10 février 1673, Molière, dans le rôle d’Argan, crée sa nouvelle œuvre où il est question de vrai ou faux malade, de vrai ou faux médecin, de vrai ou faux maître de musique, de vraie comédie mais aux accents dramatiques. Sept jours plus tard, alors qu’il donne la quatrième représentation de la pièce, la maladie pulmonaire qu'il vient de contracter l’oblige à s'interrompre et l’emporte quelques heures après. Tentant dès lors de voir planer sur le personnage d’Argan l’ombre du dramaturge mourant qui « dans son propre malheur choisit de nous faire rire », même si l’histoire nous apprend que Molière n'était pas souffrant lorsqu’il écrivit son ultime pièce. Si le charlatanisme des médecins est un thème privilégié de l’auteur, c’est la science médicale elle-même qui est attaquée dans cette farce satirique, doublée d’une sombre et lucide méditation sur la peur de la mort.