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Les Fourberies de Scapin
Accueil triomphal pour cette « pièce de troupe, écrite non pas pour la Cour mais pour le peuple », créée en 1671 au Palais-Royal pendant une période de travaux. Molière souhaite alors se libérer des contraintes des comédies-ballets et des comédies à machines et revient au « théâtre pur », offrant au metteur en scène d’aujourd’hui une grande liberté d’action. Ici, la scène se passe à Naples, porte ouverte à l’imaginaire maritime, tendue vers l’Orient. Dans un décor évoquant le port de la ville, deux fils aux amours contrariées, confrontés à deux pères autoritaires, s’en remettent au rusé Scapin, habité d’une folle énergie de revanche. Double de Scaramouche, l’acteur italien à la vie aventureuse fascinait Molière. « À vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m’en veux mêler » déclare le valet bouffon dont le nom, comme le rappelle Denis Podalydès, vient du verbe italien scappare qui signifie « s’échapper », « s’envoler ». S’il reçoit des coups de bâton, il en rend tout autant et déploie, dans un climat de demande de rançon et de contrariétés paternelles, une avalanche de stratagèmes et autres fourberies que l’auteur excellait à peindre. Après plus de cinquante représentations en région et sa diffusion au cinéma, cette fable joyeuse, qui voit triompher le peuple des enfants sur celui des pères, retrouve les planches de la Salle Richelieu.