Le Jour de l'ours

Depuis deux ans, Simon Grangeat et moi sommes engagés dans un processus de créa6on et de compagnonnage, nourri de rencontres, d’interviews, d’apports sociologiques et théoriques.
Nous avons d'abord ques6onné la construc6on sociétale de la virilité, la « fabrique du masculin », sur un territoire frontalier marqué par un accès facilité et banalisé à la prostitution.
Puis nous avons fait un détour par le Vallespir, montagnes d’avant l’Espagne, où survivent depuis le Moyen-Age les Fêtes de l’Ours. Convoquant un imaginaire païen et animiste, elles ont profondément imprégné la fic6on, tout autant que les paysages, les forêts, et les rencontres que nous y avons faites.
Le Jour de l'Ours est un huis clos à l’orée d'un bois où se croisent quatre personnages écorchés, venus purger leurs désirs et soigner leurs maux dans ceVe forêt inquiétante où le fantastique affleure.
Le théâtre que je souhaite prend sa force dans le Verbe.
J'invoque la transe, la possession, le rituel.
Je cherche un théâtre engagé, épique, physique, pour cette équipe de comédiens qui évolueront dans un décor sobre et rugueux. Surgiront quelques accessoires à forte puissance symbolique et seront convoquées des ma6ères brutes : le bois, l’eau, la terre, le sang, la cendre.