Une pédagogie du conflit

Entre la violence de la lutte et la grâce d’un tango, le rapport de forces entre ces corps sonde la complexité du monde. Ce duo chorégraphique inspiré du jiu-jitsu réunit deux acrobates pour un dernier combat.

Deux danseurs acrobates se tiennent arc-boutés l’un contre l’autre. Luttent-ils ? Ou cherchent-ils juste à se soutenir ? Ils vont s’élancer, se soulever, chuter, jetant leurs dernières forces dans un combat qui ressemble à une étreinte, une tentative de dialogue en gestes inappropriés et maladroits. Mathieu Desseigne, que l’on a vu dans les spectacles d’Alain Platel, et Lucien Reynès combinent leur pratique du cirque avec le raffinement rugueux d’un sport de combat pour mettre en jeu le désaccord et la confrontation. En convoquant l’écriture de Métie Navajo et Guillaume Cayet ils tentent d’éclairer le paradoxe de la conflictualité, entre agressivité et besoin de l’autre.