Предел любви

Ce n’est même pas une métaphysique de l’amour, c’est sa physiologie, sa passion et sa douleur, sa corporéité épaisse et sa hauteur d’esprit, l’éternel conflit entre le masculin et le féminin, incarné par Pascal Rambert dans deux monologues qui ne peuvent absolument pas entrer dans un dialogue. Le discours est plein de paroles françaises pures : à la fois raffinées, et tabloïd, et électrisantes, et érotiques, et confiantes intimes, et bouchées, révolutionnaires. Ramber étudie la différence entre les visions du monde des hommes et des femmes, et dans le fait que les monologues en cours d’exécution, sans signes de ponctuation, se suivent clairement, le dramaturge souhaite nous montrer l’unité de deux mondes, qui sont difficiles à trouver des points de contact. Il commence : des mondes imaginaires coulants, des généralisations philosophiques, une tragédie aiguë et le sens de la fin de l’être, le sceau de la mort sur tout, une conscience traumatisée et lourde avec une prison dans laquelle l’esprit de l’homme fond, blessé par le magnétisme de la femme. Elle répond par un monologue plus corporel, chaud, laissant une impression de brûlure et de passion. Femme agitée, immobile, amoureuse comme en feu. Ses mots manquent de clarté et de symbolisme logique : sa langue est détruite par une fièvre de passion.