Pedro
Dans une adresse directe au public, deux personnages hauts en couleur se donnent tout entiers. Mixant l’esthétique de Pedro Almodóvar et l’imaginaire d’Ursula le Guin, Juliette Navis clôt sa trilogie sur la culture pop.
Sur scène, une actrice et un acteur de Pedro Almodóvar, tous deux à l’accent espagnol, nous embarquent dans une fiction décalée et futuriste. Troisième pièce attendue d’une trilogie consacrée aux figures de la culture pop, après Céline Dion et Jean-Claude Van Damme, Pedro réitère les frictions de genre en interrogeant l’intime, le plaisir et la sexualité. De la même manière que pour le solo J.C., où Juliette Navis s’était saisie de la pensée de l’économiste Bernard Lietaer, la metteuse en scène croise avec Pedro l’outrance kitsch et acidulée des films du cinéaste avec l’imaginaire prolifique des livres d’Ursula Le Guin, la papesse américaine de la science-fiction. Laure Mathis et Douglas Grauwels, les interprètes des deux solos précédents, sont ici à la fois leur propre personnage et d’autres, emportés par le comique de la narration et des situations. L’adresse directe au public qui a fait le succès et l’esthétique du début de la trilogie trouve sa source dans une écriture ciselée, ouverte aux imprévus qui engage tout le corps des comédiens, provoquant un effet immédiat sur le public.
