Le roi se meurt
Au lever de rideau, le roi Bérenger 1er apprend qu’il va mourir dans une heure et demie. Tout commence alors à s’effondrer avec lui. Dans Le Roi se meurt, Eugène Ionesco porte à la scène ce qu’aucun auteur dramatique n’avait osé faire avant lui, le drame d’une agonie. Il écrit ce texte alors qu’il est en convalescence, comme pour conjurer le mal. Il vient de frôler la mort suite à une grave maladie. Celui qui est connu pour le comique de ses farces tragiques, transforme ici notre plus grande peur en rire et notre déni quotidien en conscience éveillée. Dans ce conte tout est métamorphose : les deux femmes du roi sont la vie et la mort, le garde le témoin de l’histoire, le médecin la conscience collective… Comme un essai d’apprentissage de la mort que le théâtre nous permet d’apprivoiser grâce à ses effets de scène. Éviter la psychologie, exagérer les sentiments, encourager le grotesque et la caricature sont les mantras d’Eugène Ionesco. Le roi est interprété ici par le metteur en scène et clown blanc Jean Lambert-wild, qui via son personnage Gramblanc, déploie depuis plus de vingt ans un jeu et un imaginaire insolites qui trouvent ici un parfait écho. Sans oublier la présence du petit cochon Pompon…