Le Malade imaginaire

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On se coucherait pour toujours, on dirait qu'on est malade. 
On serait comme un enfant perdu, un vieil enfant redevenu petit.
Plus jamais on ne sortirait. Que nous importe le Monde! On resterait dans le lit, au chaud, dans la douceur des draps, on ne serait plus obligé à rien, on pourrait se soustraire à ses devoirs, rien ne nous obligera, on aura tous les droits. On se ferait câliner, on pourrait pleurer sur soi-même à nouveau, on ne sera plus jamais responsable, on sera plus enfant que ses propres enfants, on pourrait même s'en débarrasser, les mettre au couvent ou les vendre pour essais anatomique à la Faculté des Sciences - on pourra jouer à des jeux imbéciles, être peu à peu comme un bébé idiot, être l'enfant désespéré de sa propre épouse, être le cadet perdu d'un grand frère sérieux, avoir des exigences, faire des caprices. (...)

Jean-Luc Lagarce 

Production(s) & coproduction(s)

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