Le grand bal

« Mon coeur se serre, l’air est irrespirable et mon esprit est submergé. Le tourment incessant qui s’empare de mon être devient insoutenable, il faut que je sorte, que je me libère. J’erre dans les rues froides, tentant de distraire mon esprit. Au loin, je sens une agitation, des chants m’interpellent et j’aperçois une foule amassée. Je m’approche, je sens la musique me traverser, m’envahir de la tête aux pieds. Les battements de mon coeur se synchronisent aux rythmes hypnotisant de la musique, qui me plongent sans que je m’en aperçoive, dans une démence, une transe déchaînée. Mon corps, immobile depuis trop longtemps, est tiraillé d’une douleur lancinante et profonde. Emprisonné(e) dans cette célébration infernale, je n’ai d’autre issue que danser. »

Une fièvre chorégraphique se propage, l’immobilité et l’isolement gagnent les corps, comment faire pour se remettre en mouvement ? Le Grand Bal incarne la vision artistique singulière des chorégraphes Souhail Marchiche et Mehdi Meghari. Cette fiction dansée est encore une fois le fruit d’une complicité créative entre les chorégraphes et huit danseurs.ses intenses et rayonnants.es. C’est une réflexion sur l’affranchissement des corps, une réaction physique aux conséquences de l’enfermement et aux multiples crises modernes. Danse et musique s’allient, la chorégraphie invite à une révolte des corps qui, pour s’affranchir, n’ont pas d’autre issue que danser.