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L'amour de l'art
Après avoir détourné les règles du jeu de la philosophie dans un premier volet en solo, Stéphanie Aflalo poursuit ses drôles de Récréations philosophiques en sabotant les codes du musée, avec la complicité du comédien Antoine Thiollier. Deux experts en art autoproclamés, s’obstinent à vaincre le mutisme des toiles de maîtres qui défilent sur scène, persistant à vouloir arracher un message aux œuvres commentées. Un sabotage en règle, jubilatoire !
L’amour de l’art prend la forme d’une conférence sur la peinture, culturellement incorrecte, poétiquement pertinente, dispensée aux spectateurs. Comme lors d’une séance de torture, où l’on continue avec violence, et en dépit du bon sens, à vouloir faire parler l’innocent qui n’a pourtant rien à avouer, iels extirperont de force un énoncé de chaque image, un discours de chaque tableau, un mot de chaque coup de pinceau. Les faisant parler à outrance, ils tâcheront, en vertu de l’impossible et au nom du théâtre, de vaincre la résistance que leur oppose le mutisme des images ; refusant, quitte à se ridiculiser un peu, le silence chic et sincère par lequel il convient d’apprécier la grandeur des oeuvres d’art.