Et j'en suis là de mes rêveries
Jacques est au chômage. Il n’a plus l’énergie de mener les combats syndicaux du passé et occupe son temps, sans se presser, dans son village de l’Aveyron : escalader un col à vélo, discuter avec les voisins, rendre visite à son amant agriculteur qui vit avec son vieux père à la ferme. C’est un vagabond, un rabalaïre en occitan. Mais ce qui n’est au départ qu’une chronique tendre et drôle vire au polar. Jacques va se rendre coupable de deux meurtres.
Comme dans son précédent spectacle, Maurin Ollès s’intéresse à des personnes marginales et trace son chemin dans la matière idéale qu’Alain Guiraudie lui offre dans ce roman touffu. De films en films (L’Inconnu du lac notamment), le réalisateur porte un regard bouleversant sur ces destins qui basculent dans l’irréparable. Au plateau, Pierre Maillet incarne Jacques et Maurin Ollès joue tous les autres rôles.
L’espace scénique devient lieu d’expérimentations et laboratoire de cinéma. De quoi donner toutes ses dimensions aux mantras de Guiraudie : la lutte des classes, le monde du travail, l’argent, la sexualité et l’amour !