Portrait de l'artiste après sa mort
Aujourd’hui, dans ce volet « français », c’est au tour de Marcial Di Fonzo Bo de jouer Marcial Di Fonzo Bo racontant au public son retour à Buenos Aires pour une mystérieuse a aire judiciaire, à propos d’un appartement confisqué à un dissident politique pendant la dictature, puis vendu à un parent présumé́. Embarquant Davide autour de l’idée d’un spectacle de théâtre-documentaire au pays du « plausible », l’Argentine, Marcial découvre que l’appartement en question avait appartenu à un compositeur qui au moment de sa disparition travaillait sur les partitions d’un compositeur juif lui-même disparu en France en 1941… Difficile de fouiller tous les aspects de ce récit à tiroirs qui dans un vertige quasi borgésien enchâsse les allers et retours entre réalité et fiction. Ce jeu de masques est la plus juste manière qu’ait trouvée l’auteur pour « représenter » l’irreprésentable, la figure historique du desaparecido, du disparu, cette non-personne, cet absent qui continue d’exister en dehors de la vie et de la mort ordinaires, et auquel le théâtre peut rendre pour un soir les contours.