Juste la fin du monde
Après douze ans d'absence, Louis retourne dans sa famille pour annoncer sa "mort prochaine et irrémédiable" d'une maladie qui n'est jamais nommée. Tout au long de ce dimanche en famille, se succèdent des réquisitoires de ses proches contre le fils prodige devenu presque étranger.
L’ambition de cette mise en scène et en jeu du texte de Lagarce sera de faire ressortir l’impossibilité de l’ignorance de la maladie de Louis, qui invalide l’enjeu de l’aveu, et, dès lors, interrogera le rapport des membres de la famille à cette maladie tellement taboue qu’on ne peut pas en parler, même lorsqu’un proche en sera bientôt une victime. Seront alors mis en jeu d’autres enjeux qui traversent la pièce, notamment l’affrontement de deux modèles de masculinité (Antoine et Louis), les rapports intergénérationnels (la mère d’une part, Catherine et Suzanne d’autre part), la violence symbolique et sociale dans les relations entre Louis et le reste de sa famille, et la fenêtre que constitue cette pièce sur un monde social souvent invisibilisé, celui des familles d’ouvriers dans la France post-industrielle des années 1980 et 1990.