Lenz est comme une échappée à flanc de montagne, une course éperdue à travers rocs et pâturages en plein orage, un cri sourd et sans écho.

L’homme au centre du récit est au bord du gouffre, déchiré d’angoisses, pris d’ennui et de folie, terrorisé par ses nuits. Il cherche dans sa fuite à renouer avec une paix intérieure, à se réconcilier avec son passé et ses rêves perdus, loin du monde. Dans un village de montagne, deux femmes offrent un répit momentané à cet individu exalté et nous content, à leur étrange manière, son histoire, sa venue, ses échecs.

Dans cette libre adaptation du célèbre récit posthume de Georg Büchner, Éléonore Bonah et Maria Clara Castioni, nos artistes en résidence, s’intéressent au vertige existentiel que provoque la fuite en avant, loin d’un monde où l’on ne trouve plus sa place. Avec un humour inattendu et une distanciation malicieuse, elles traitent du désenchantement, auquel elles opposent une résistance joyeuse.