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La Mariée et Bonne nuit Cendrillon
« Connaissez-vous une ou des femmes qui vous ont confié, longtemps après avoir été victimes, leurs agressions ? » « Qu’en savez-vous ? » « Que vous ont-elles dit ? » « Qu’ont-elles réussi à dire ? » « Et de quoi se souviennent-elles ? » « Connaissez-vous Pippa Bacca, artiste italienne, violée et tuée lors de sa performance itinérante ? » La Mariée et bonne nuit Cendrillon (A Noiva https://www.solitairesintempestifs.com/ouvrages/2024-06/la-mariee-et-bonne-nuit-cendrillone o Boa Noite Cinderela) pose ces questions.
Pour la première partie de la trilogie Cadela Força («Trilogie des chiennes»), l’artiste brésilienne Carolina Bianchi et son collectif Cara de Cavalo ont souhaité commencer par une conférence où les lecteurs sont ensevelis sous l’énumération des violences. La performeuse prête son prénom au personnage de la conférencière qui, avec la rigueur de la pensée qu’implique une telle prise de parole, nous plonge dans l’antichambre de l’enfer : un enfer qui nous poursuit même sous l’effet de la « drogue du violeur » (que Carolina prend à la fin de son exposé) et dans le sommeil ; un espace où le présent s’effondre avec le passé, sans prévenir. Comment surmonter la fragmentation du temps entre la mémoire et le rêve, entre l’imagination et la réalité ?