Dans une institution culturelle rurale, le directeur est remplacé : les adieux de l'ancien directeur et l'entrée en fonction du nouveau sont en cours. Il y a là le représentant du ministère, le responsable culturel du gouvernement local, l'ancien directeur et ses collègues qui ont peur d'être renvoyés, et il y a aussi le nouveau et jeune directeur, avec un ami dont le rôle n'est pas encore clair. Le conseil d'administration suit impuissant les événements, personne ne lui demande son accord. Curieusement, le conjoint de presque tous les membres du conseil d'administration les accompagne à la cérémonie, et l'on se rend compte peu à peu que cette institution publique est en fait une entreprise familiale, dont les eaux tumultueuses sont aussi agitées par des tempêtes personnelles.
La comédie de Jean-Luc Lagarce est une œuvre chorale à dix-sept voix. Les dix-sept acteurs sont presque constamment présents sur scène et, comme chez Tchekhov, les vrais conflits se déroulent sous l'apparente tranquillité. Un mot mal prononcé, une demi-phrase mordue, quelques clichés ou commentaires cyniques provoquent l'éclatement d'une crise dont la banalité est risible et déplorable.