SHIRAZ

Avec Shiraz, Armin Hokmi ravive le souvenir d’un festival oublié, une danse entre hommage et fiction, où la mémoire devient matière à fabulation.

De 1967 à 1977, le Festival des arts de Shiraz a rassemblé, au sud de l’Iran, des artistes du monde entier dans une célébration radicale du spectacle vivant. Ce projet audacieux, brutalement interrompu à l’orée de la révolution iranienne, devient le point de départ de Shiraz, création chorégraphique pour six interprètes. Un geste émerge, nourri par les résonances d’un lieu, d’un temps suspendu, d’un désir : celui d’une scène ouverte comme terrain d’expérimentation, d’écoute et d’invention partagée. Entre abstraction minimale et échos orientaux, Shiraz déploie une écriture chorégraphique épurée, aux infimes modulations. Les interprètes se croisent, se dispersent, se retrouvent au fil d’une partition hypnotique. Armin Hokmi ne cherche pas à figer ici une mémoire, mais à l’habiter, à l’inventer depuis le présent. La danse devient un lieu d’émergence et de fabulation, où s’inventent d’autres récits, d’autres fictions. Une recherche collective, sensorielle et vivante, qui affirme la capacité de la scène à réactiver ce que le temps aurait pu effacer.