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Résurrection (Symphonie n°2 en ut mineur)
Mise en espace par Romeo Castellucci, la symphonie Résurrection de Gustav Mahler semble prendre toute sa grandeur tragique. Pour magnifier cette œuvre monumentale dirigée de main de maître par Esa-Pekka Salonen, Romeo Castellucci offre un funèbre « chant de la terre » dont on ne ressort pas indemne.
C’est une partition littéralement hallucinante que la Symphonie n° 2, dite Résurrection, composée par Gustav Mahler entre 1888 et 1894. Une partition qui s’écoute comme on regarderait un film. Une partition qui, comme beaucoup d’autres de son auteur, suscita d’abord l’incompréhension : « Si ce que j’ai entendu est de la musique, alors je ne comprends plus rien à la musique ! », lui déclara le chef d’orchestre Hans von Bülow. C’est pourtant aux obsèques de ce dernier que Gustav Mahler reçut, sous la forme d’une marche funèbre, l’inspiration qui lui permis de parachever cette œuvre monumentale – jusqu’à ce long mouvement final avec choeur quasi opératique – devenue l’un de ses « tubes »… Face à cet objet non conventionnel pour le monde du théâtre, à cette partition conçue pour être écoutée les yeux fermés, qui impose de s’abandonner à la musique, Romeo Castellucci a pris le parti d’une implacable humilité.