Les jours de mon abandon
Une maison transparente, dont il ne reste que l’ossature métallique. C’est dans cet espace à la fois intime et ouvert qu’on assiste au drame intérieur qui bouleverse de fond en comble Olga, quarante ans, mère de deux enfants, en apprenant que Mario, son époux, la quitte pour une jeune femme. En adaptant à la scène ce texte d’Elena Ferrante, Gaia Saitta, montre comment cette femme de la classe moyenne italienne est peu à peu débordée par une sauvagerie jaillie du plus profond d’elle-même. L’épouse modèle conforme aux canons de la société devient violente, vulgaire, imprévisible. Elle confond le jour et la nuit, ne sait plus si elle a dormi, oublie les points de repère qui nous ancrent dans la réalité, jusqu’à ses enfants. Dans ce tourbillon destructeur, Gaia Saitta dépasse les clichés du drame familial bourgeois pour une approche déconstruite, politique. Féministe.