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Le Menteur
La metteuse en scène Julia Vidit offre une version contemporaine de l’une des comédies les plus célèbres de Corneille, où le goût pour l’illusion et les faux-semblants permet de s’accommoder d’un monde trop normé.
Créée en 1644, Le Menteur rappelle dans une comédie baroque au rythme enlevé que le mensonge se révèle la chose la mieux partagée du monde. Aux premières affabulations de Dorante, un étudiant provincial monté à Paris, en répond bientôt d’autres : celles de Clarisse et de Lucrèce. Ces deux jeunes femmes et amies vont prendre le jeune homme à son propre piège : celui de la séduction par dissimulation.
Un mensonge en amenant toujours d’autres pour consolider le premier, les quiproquos et imbroglios s’enchâssent et se superposent, l’ensemble se diffractant dans une scénographie constituée de miroirs. Ce décor fascinant et stylisé souligne par sa mise en abyme la déformation de la réalité,
comme le jeu avec le théâtre. Et loin de s’en tenir à un regard moralisateur, Julia Vidit explore la complexité du besoin de duplicité de cette jeune génération, pour qui la mystification semble être l’unique moyen d’exister dans une société qui les écrase.