On rêve toute sa vie, on rêve toutes les nuits, et tous les jours. Même les animaux rêvent. Comment est-ce que cela nous lie à notre propre histoire ? Et comment la raconter ? Accompagné d’une comédienne, d’une circassienne et d’un DJ au plateau, c’est ce que nous propose Quentin Vigier, à travers les textes d’Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, dans cette première création, La Nuit pour voir.

Images, corps et voix s’articulent pour une plongée immersive accompagnée en direct par la musique de Félix Dupin-Meynard qui colore gestes et paroles de ses boucles musicales. Au synthé, clavier ou sampling, il offre un environnement sonore où l’imaginaire peut prendre son essor. Dans un espace fragmenté par des rangées de tulles et d’écrans comme autant de surfaces de projection possibles aux vidéos, de niveaux de rêve et de réalité, s’invitent plusieurs figures de l’enfance, plusieurs générations, plusieurs énergies et possibles. Ne cherchez pas d’histoire linéaire ici, il n’y en a pas.
Laissez-vous imprégner par la plasticité de ce spectacle sensible et sensitif, laissez-vous happer par la pensée toujours en mouvement d’une des philosophes les plus pertinentes de son temps, laissez-vous habiter par ce réseau de langages et d’images qui attise la rêverie autant que l’esprit. Une expérience organique qui nourrit les yeux autant que l’âme et enveloppe de sa douceur.

Marie Plantin