Juste la fin du monde

Juste la fin du monde, pièce la plus lue, étudiée et jouée de Jean-Luc Lagarce, construite en deux actes (ponctués d’un court intermède), s’ouvre sur le retour dans la famille du fils prodigue, Louis, après un temps indéterminé mais long, trop long pour que « tout se passe bien » comme chacun le voudrait. Louis vient pour annoncer – à sa mère, à son frère Antoine et sa femme Catherine, à sa sœur Suzanne – sa mort prochaine.

Nous voilà au cœur d’une fresque familiale complexe, touchante, grisante, un peu tchekhovienne, très commune au fond, avec ses arcanes, universels, intemporels, ici sublimés par un texte ciselé, attentif, sensible : amour mal donné et mal reçu, difficultés de communication, jalousies, frustrations, déceptions, illusions, histoires qu’on s’invente pour s’accrocher encore un peu à ceux qu’on aime sans savoir dire. Notre idée est d’incarner un jeu réaliste et de sortir du rapport habituel public-plateau en offrant une plus grande proximité avec les comédien.ne.s et différents points de vue possibles sur un même espace scénique. Cette intimité dans l’ espace permet de toute évidence une meilleure réception de l’intimité des propos, situations et personnages en jeu.