Je venais voir la mer
Un homme revient dans une ville de bord de mer, revient à une maison qu’il a connue, et parle à une femme qu'il a connue. Il lui parle, depuis le seuil de la maison, et elle ne répond pas.
Il l'a aimée, a partagé sa vie, élevé avec elle son fils à elle, Matisse. Puis il a fui.
Il parle d'abord de tout et de rien, pour ne pas raconter ce qui a provoqué sa douleur, son départ, son errance. Il voudrait expliquer ses erreurs, les réparer, mais il est si difficile de s'amender.
Ce qui bouillonnait sous la surface du bonheur, c'était l'enfance difficile, la violence et le désamour du père, la peur de reproduire les mauvais gestes.
Mais qu'est-ce qu'on transmet quand on refuse son propre héritage ?
Petit à petit, se révèle l'histoire d'un cheminement vers soi, nécessaire pour commencer à vivre. Il pleut. Sur le seuil des souvenirs d'avant, les visages ressurgissent. Il pleut.
Il demande une serviette. Franchira-t-il le seuil de la maison ?