Je suis blanc et je vous merde

Noir, blanc ou mzungu ? Qui est blanc, qui ne l’est pas, sous ces tropiques, et pourquoi ? L’Histoire est affaire de nuances, dit-on. Sous les lumières blafardes d’un commissariat à Moroni vont défiler des ombres et des récits. Dans une pièce conçue comme un thriller, qui fait valser les masques et les identités, derrière un demi-siècle d’Histoire mouvementée aux Comores, « l’un des secrets les mieux gardés de la République française ».

« La mémoire coloniale connaît parfois des ratés. Cela dépend de qui accuse, de qui en parle et à quelles fins », analyse Soeuf Elbadawi, qui choisit de réinterroger le vécu colonial de son pays. Le titre est volontiers provocateur. Mais Gaucel, qui se fait cueillir dans une boîte de nuit, est un blanc, accusé d’être un espion à la solde de la France. Dans un pays où les intrigues se tissent au rythme de la rumeur, le face à face entre le suspect et l’inspecteur va se corser au contact de chacun des protagonistes : l’homme brisé au prénom de va-nu-pieds, le commissaire véreux, la fille de joie nommée Disco, la diplomate à la main de fer. Intrigue, corruption, mensonge et volte-face : la vérité finira (peut-être) par se faire jour…