Un quatuor à cordes et quatre hélicoptères : en 1996, Karlheinz Stockhausen compose une oeuvre révolutionnaire, où les rotors se glissent dans les notes jouées par les musiciens. Cinq ans plus tard, Angelin Preljocaj leur répond par une danse au geste pur et ciselé et développe, à partir de là, une amitié avec le compositeur avant-gardiste. Par ailleurs, dit-il, le son de l’hélicoptère est tellurique. Il façonne donc une danse proche du sol, lequel se transforme sous les pas des danseurs, par un jeu de projections interactives. En état d’alerte permanente, les corps se plient et se déplient sous l’influence des pales imaginaires, donnant à voir une musique où chaque accord défie la gravité. À cette reprise de grande ampleur, Angelin Preljocaj ajoute une nouvelle création, éclairant ainsi une oeuvre à revoir absolument.

Thomas Hahn