Girls and Boys
Une ascension sociale en miroir avec une descente aux enfers dans leur vie privée. Le virus de la jalousie va le pousser à commettre l’irréparable. Il « annule » le choix de cette femme, la dépossédant de tout, sans exception. La violence de cet homme va tout détruire jusqu’à son profond sentiment d’innocence à elle. Sur scène, au plus proche du public, elle entame un lent processus de reconstruction de ses souvenirs pour supporter l’horreur, pour se les réapproprier.
Dans cet élan d’envie de vivre, elle lutte contre son sentiment de culpabilité; a-t- elle le droit de penser à des souvenirs heureux ?
Ce qui nous anime dans ce spectacle, c’est le refus du laisser-aller dans le désespoir, une femme qui ne cède pas mais qui dit tout quitte à s’exposer au maximum. C’est pourquoi nous avons opté pour un dispositif de plateau minimaliste. La chaise, le tapis et la table de chevet évoquent l’intérieur, un appartement, qu’il soit actuel ou appartenant à un souvenir. C’est à la fois un espace réel et un espace mental. La mise en scène est assujettie au besoin du « dire », c’est pourquoi elle est en mouvement, adaptable, malléable comme dans un souvenir. L’utilisation d’une caméra en direct offre un autre angle d’observation et redéfinit le regard tout en reconvoquant la mémoire.