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The Four Seasons Restaurant

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Pour interroger la force et le danger de l'image, cette image qui fascine et qui tourmente, qui éclaire et qui dissimule, image manipulée, composée et recomposée, Romeo Castellucci a construit un cycle théâtral décliné en plusieurs épisodes, chacun nourri de la traversée d'une œuvre picturale ou littéraire permettant au metteur en scène d'élargir le champ de son questionnement. Après le visage du Christ peint par Antonello da Messina qui interrogeait le regard-image qui appelle, poursuit et veille dans le spectacle Sur le concept du visage du fils de Dieu, après l'histoire du pasteur Hooper qui, dans la nouvelle de Nathaniel Hawthorne, Le Voile noir du pasteur, questionne la violence de la disparition d'un visage, Romeo Castellucci s'intéresse à l'histoire du peintre Mark Rothko retirant ses toiles des murs du restaurant new-yorkais qui les lui avait commandées. Derrière ce fait réel survenu en 1958, il s'interroge sur le tourment de l'homme face aux images et à leur utilisation, mais aussi au rejet social dont l'artiste s'est fait le promoteur. En faisant allusion à l'effacement de l'image voulu par le peintre, qui trouvait impossible d'exposer ses toiles dans un endroit tel que le Four Seasons Restaurant compte tenu de sa clientèle fortunée mais terriblement superficielle, Romeo Castellucci veut sonder « le rapport entre représentation et négation de l'apparence qui, depuis la tragédie grecque, soutient tout rapport de l'homme occidental à l'image ».

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