Fort
Un espace dépouillé, aller à l’essentiel, faire surgir les images contenues dans le récit. Fin de monde ou début de nouvelle ère ? Dans le vide, un piano, comme un phœnix. La scénographie de Raymond Sarti va permettre de jouer des effets d’apparition et de disparition des trois corps. Une danse à inventer, entre réel et souvenirs, entre vivants et morts. Je vois un vieil homme silencieux, presque granitique. Muet.
Je vois arriver le prodige, un pianiste bouleversé par la vue du piano dans ce paysage.
Je vois apparaître une femme, vive comme une flamme. Elle n’hésite pas à s’approcher du clavier. Elle joue et elle rit ! Elle joue, intensément, magnifiquement, elle fait vibrer le piano de concert. Qui est-elle ? Fantôme de la mère ? Évocation ? Souvenir?
J’entends la musique jubiler sous ses doigts, alors même que le pianiste célèbre n’ose pas toucher le clavier. J’entends la possibilité d’un cri. J’entends des silences.
Catherine Anne