À travers une fable d’anticipation, la metteuse en scène et circassienne Raphaëlle Boitel organise la résistance du sensible par l’alliance de la danse, du théâtre et des arts du cirque.

Dans un monde gouverné par la technologie, des humain·e·s aux allures de pantins désarticulés et aux gesticulations burlesques, tiennent suspendu·e·s à des ficelles soumis·e·s aux directives aveugles de bras robotiques tout-puissants. Depuis l’obscurité de cet antre sans soleil, il suffira d’un être indocile pour percer une brèche et faire naître la lueur d’un autre monde possible. Avec le sens du clair-obscur qui fait sa patte caractéristique, Raphaëlle Boitel imagine une version futuriste et spectaculaire du mythe de la caverne de Platon, dans laquelle une communauté calfeutrée se préserve à tout prix d’un monde dont elle ne sait rien. Ici, à la faveur d’agrès, la metteuse en scène prend le parti du risque, du lâcher-prise et du vertige inhérents à toute démarche d’émancipation. Anges déchu·e·s ou humain·e·s utopistes, qu’importe: les êtres qui peuplent la pièce de Raphaëlle Boitel assurent la noble tâche d’insuffler l’espoir lorsqu’il s’agit de faire face à la nuit.