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Graces
S’inspirant d’une sculpture d’Antonio Canova du début du XIXe siècle, Graces embrasse les références savantes comme populaires et rappelle avec un humour mordant qu’il y a de la beauté dans l’imperfection.
À l’origine de ce décoiffant quatuor chorégraphique, il y a une sculpture, oeuvre néoclassique représentant trois figures mythologiques : Euphrosine, Aglaée et Thalie, filles de Zeus symbolisant respectivement le plaisir et la joie ; l’éclat et la beauté ; la fécondité et l’abondance. Choisissant, elle, de réunir « trois Grâces » masculines, Silvia Gribaudi imagine un spectacle plutôt décapant, en ce qu’il joue de la virtuosité de
ses interprètes dans tous les sens du terme.
Vêtu de simples sous-vêtements noirs (chaussettes incluses), le quatuor enchaîne sur un plateau nu les langages chorégraphiques, du ballet classique, au cabaret et au music-hall. En poussant chaque référence dans ses retranchements, l’équipe nous fait volontiers basculer du sublime au comique, et inversement. L’autodérision et l’ironie se révèlent ici des armes percutantes pour démonter les stéréotypes de genre, comme les canons de beauté et les injonctions à la compétition.