Le cœur du mal
Diva et clownesse, l’immense Marilù Marini fait entendre pour la première fois en France un texte d’inspiration autobiographique de sa compatriote et contemporaine, l’écrivaine argentine María Negroni, sur l’amour impossible entre une mère et sa fille.
Dans le beau documentaire que lui consacre Sandrine Dumas, Portrait d’une femme remarquable (2024), Marilù Marini raconte que toutes les choses importantes qui ont traversé sa vie sont toujours avec elle sur scène, que c’est même cela une comédienne au travail. Elle dit aussi : « J’avais cette distance avec ma mère. Je ne sais pas si elle m’aimait. » À l’âge où dans son corps elle redoute de ressembler à cette mère, elle se voit confier ce rôle que María Negroni a adapté de son roman, autour de la relation toxique qu’elle a toujours entretenue avec sa propre mère. Un texte qu’Alejandro Tantanian et Oria Puppo décrivent comme un objet inclassable entre deux surfaces, tel un portrait dans son cadre qui à la fois protège et expose son sujet. Il n’y avait que Marilù Marini pour lui donner vie.