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Strano
l y a là un chapiteau. Un chapiteau de cirque, rouge, au centre de la place du centre de la ville.
Dehors les tempêtes font rage, une lumière subsiste à l’intérieur.
Des gens de cirque se glissent sous la toile pour tenter d’échapper au monde, à l’absurde, à la guerre.
Ils y trouvent là une atmosphère particulière, une musique hors du temps qui les embarque dans un autre monde, un monde lointain, appartenant au souvenir du souvenir, peut-être d’un cirque, celui de notre enfance.
Clowns, acrobates, trapézistes, frissons, rire, musique et même un orgue, tout y est et menace de faire craquer cet espace trop petit. D’autant qu’à l’extérieur, le réel gronde…
Tous goûtent alors à cet instant qui, ils le savent, était déjà perdu ; et celui à venir allait lui aussi à son tour disparaître dans le gouffre du temps. Ils étaient bouleversés, pleurant déjà ces minutes d’éternité.
Alors larme à l’œil, ils reprennent le travail, l’acrobatie, se tordent le nez encore et encore, et se cognent à l’incrédule, à l’incommensurable.
Les spectateurs sont là, coude à coude ; la rigolade, l’éclat, le bizarre, le vertige, le surprenant, nous somment de rester en selle, et de ne pas tomber.
Haut les cœurs ! Voilà le Cirque.