- 4 vues

Analphabet
Quand Alberto Cortés surgit de la nuit, tel un ange serti de fleurs et de ténèbres, on est pris·e d’un sentiment étrange, comme frappé·e de stupeur. Le soleil vient de se coucher, et c’est l’heure où Analphabet, un esprit tourmenté, se manifeste aux amoureux dans les paysages où ils se sont enlacés et parfois blessés.
Ce faune au lyrisme obscur avance sur la pointe des pieds et parle l’Andalûh, ses lamentations s’enroulent autour d’un violon plein d’épines. Habité par la poésie romantique de cette créature, le corps d’Alberto Cortés est un concentré d’émotion et d’ardeur ; chacun de ses gestes nous parvient avec une densité fascinante.
Comment, au sein d’un couple homosexuel, se libérer de la violence patriarcale dont on a hérité ? Comment ne pas reproduire la brutalité qui se glisse encore dans certains désirs ? Au bout de la nuit, sur le point de disparaître, le fantôme Analphabet finit par nous inviter à la tendresse et à l’espoir. (Victor Roussel)