Les mots qu’on ne me dit pas
Traduit dans le monde entier, le récit de Véronique Poulain, Les mots qu’on ne me dit pas, raconte sa propre histoire, de l’enfance à l’adolescence. L’autrice est née « entendante » avec des parents sourds.
Ce n’est pas rien pour une petite fille de grandir dans ce monde à part. Par exemple, à quoi bon pleurer quand personne ne vous entend ? Dans cette émouvante adaptation scénique aux allures de huis-clos familial, notre héroïne traverse ainsi une vie entre bruit et silence, avec son lot de solitude, d’incompréhension — jusqu’à la révolte de l’adolescence !
Avec une interactivité jubilatoire, Les mots qu’on ne me dit pas nous met au beau milieu d’un double langage, le langage parlé, le nôtre… et la langue des signes, qui fait ici l’objet d’une véritable initiation !
En jouant entre le verbal et le non-verbal, le metteur en scène Éric Massé, en compagnie de trois comédiennes et chanteuses, nous fait entrer avec bienveillance « au pays des sourds ». Le plateau s’anime en paroles, signes et musique, dont les méconnus « chansignes », ainsi que tout un jeu de bruitages. Comme l’écrit avec ironie Véronique Poulain, « rien n’est plus bruyant qu’un sourd ». Par son originalité et sa générosité, Les mots qu’on ne me dit pas emporte l’adhésion par le récit d’une existence singulière à la croisée de deux mondes… qui n’en font plus qu’un.