Dans une ville imaginaire, les habitants d’un immeuble se croisent sans vraiment se rencontrer tant ils sont préoccupés par la poursuite du bonheur. Alfred pense le trouver dans la consommation d’objets toujours plus gros. Victor l’éprouve dans le charisme et la beauté que tout le monde lui envie, notamment le docile Ptolémé. Rosie, inquiète de ce qui se passe dans le monde, refuse cette course solitaire au bonheur mais fait peur à tous. C’est Balthazar, nouvel arrivant, qui va enfin bousculer ses voisins par ses questionnements, jusqu’à dévoiler leur nature profonde et leurs petits penchants.

Récit marionnettique sans paroles, Nos petits penchants considère avec humour l’injonction au bonheur qui caractérise nos sociétés contemporaines. Sur les réseaux sociaux, dans les manuels de développement personnel, les discours des dirigeants ou la publicité, le bonheur semble devenu obligatoire, rendant inacceptables l’échec et la tristesse. Les personnages, incarnés par des marionnettes de laine, se débattent avec la nécessité de cacher leurs failles et d’afficher leurs réussites. Manipulées à vue dans un dispositif ingénieux et mobile où les personnages changent d’échelle selon les scènes, les marionnettes déploient une poésie visuelle pleine de tendresse qui invite à sourire de la tyrannie des apparences. Au fil du temps, tous vont découvrir que leurs destins sont liés. Et si le bonheur était autre chose qu’une simple affaire personnelle ?