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Anatomie d’un suicide
Gagnante du prestigieux prix Suzan Smith Blackburn en 2018 pour sa pièce Anatomy of a suicide, la britannique Alice Birch est aujourd’hui une autrice majeure de la dramaturgie européenne. Que ce soit au cinéma (The Young Lady, Entre les lignes…) ou à la télévision (Succession, Normal People…), elle s’illustre par la puissance de son écriture. Reconnue pour ses mises en scène et conceptions de performances musicales d’envergure, la metteure en scène et artiste multidisciplinaire québécoise Brigitte Poupart s’empare du texte de Birch pour en proposer une mise en scène coup-de-poing.
Comment rompre le cycle de la dépression et du suicide ? Véritable tour de force, la pièce explore cette question dans un enchevêtrement d’époques, d’histoires et de répliques, un espace-temps suspendu où trois générations de femmes d’une même famille se répondent les unes aux autres. Les vides et les vertiges de leurs existences troubles se font écho, comme un mal insidieux transmis de la grand-mère à la mère puis à la fille. Oscillant entre une sororité salvatrice et un héritage psychologique tragique, l’œuvre joue d’une choralité complexe, tantôt résonance amplifiée, tantôt lutte de voix intérieures dissidentes, pour percer à jour le tabou de la maladie mentale chronique chez les femmes et la culpabilité maternelle du legs. En proie au doute, à l’inconsistance de l’amour, au sens fuyant de la vie, les personnages défient leurs peurs, cèdent au mal-être, se résignent ou résistent encore un temps, j